Tuesday, July 31, 2007

Chine, Inde et Bangladesh sous l'eau

Les inondations qui ont frappé l'Inde et le Bangladesh ont fait près de cinq millions de sinistrés et une trentaine de morts, selon de nouveaux bilans diffusés lundi par les autorités. En Chine, le bilan est aussi catastrophique.

La météo n'est pas clémente en Europe non plus. En Grande-Bretagne, les inondations sont toujours problématiques, tandis qu'aux Canaries, c'est la chaleur qui cause des soucis.

En Asie, de nouvelles pluies sont attendues. En Inde, plus de quatre millions de personnes ont dû fuir leur domicile, dont trois millions dans le seul Etat d'Assam (nord-est). Cinq personnes sont mortes noyées dans la nuit de dimanche à lundi dans cette région, portant le bilan national à vingt décès depuis la semaine dernière, selon des chiffres officiels.

Nouvelles pluies attendues

Dans le nord du Bangladesh, 675'000 habitants ont dû trouver refuge dans des abris temporaires ou sur des reliefs après la rupture de digues des fleuves Gange et Brahmapoutre. L'agence officielle bangladaise BSS fait état d'un nouveau bilan à treize morts.Dans les deux pays, l'armée a été appelée à l'aide, dépêchant soldats et équipements afin d'évacuer les personnes isolées et distribuer nourriture et médicaments. La météo indienne prévoit de nouvelles pluies torrentielles dans les prochaines 24 heures. Depuis le début de la mousson indienne, en juin, près de 800 personnes ont perdu la vie sur l'ensemble du pays. Au Bangladesh, au moins près de 150 personnes ont perdu la vie.

La Chine toujours détrempée

De son côté, la Chine fait face actuellement aux pires inondations depuis une dizaine d'années, estime la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge. L'organisation a lancé lundi un appel en faveur des victimes.«Au cours des deux derniers mois», ces inondations «ont touché plus de 200 millions de personnes - un dixième de la population chinoise - et fait plus de 500 morts», a indiqué la Croix-Rouge dans un communiqué.

Cinq millions d'habitants évacués

Près de cinq millions d'habitants ont déjà été évacués, a ajouté l'institution humanitaire, qui a lancé un appel à l'aide de 5,7 millions d'euros (9,4 millions de francs) afin de porter secours à 400'000 personnes particulièrement vulnérables.«Des millions d'hectares de terres cultivées ont été submergés et des centaines de milliers d'habitations ont été endommagées ou détruites», a rapporté Gu Qinghui, un responsable de la Fédération internationale pour l'Asie, en s'alarmant de la situation des paysans. «Il faudra des mois, voire des années, aux communautés les plus pauvres pour se relever de cette crise», a estimé la Fédération, qui prévoit de fournir des matériaux de construction.

agences/hof

Monday, July 30, 2007

Sale temps pour la bouteille d’eau

La Grosse pomme ne veut plus laisser le choix à ses concitoyens. Il s’agit désormais de privilégier l’eau du robinet à celle des bouteilles en plastique. L’objectif de cette campagne est économique : diminuer radicalement la quantité de déchets et par ricochet, les sommes allouées à leur traitement.

Même son de cloche de l’autre côté des Etats-Unis : la ville de San Francisco vient d’interdire l’achat par ses services d’eau en bouteille, d’ici à la fin de l’année 2007. Leur consommation coûte chaque année 500 000 dollars à la ville.

Le maire de San Francisco, Gavin Newsom, stigmatise le non sens que constitue la consommation d’eau en bouteille. "Livrer les bouteilles d’eau en plastique que les Américains achètent chaque année nécessite plus de 47 millions de gallons de pétrole [environ 1 million de barils, ndlr], soit l’équivalent d’un milliard de livres de CO2 rejetées dans l’atmosphère [450 000 tonnes environ, ndlr]. (...)

De plus, le transport de l’eau en bouteille par bateau, camion et train nécessite de brûler des quantités importantes de carburants fossiles. Tout ce gaspillage et cette pollution sont générés par un produit dont la qualité, mesurée sur la base de critères objectifs, est souvent inférieure à celle de l’eau du robinet de San Francisco".

Gavin Newsom souligne également que "pour le prix d’un gallon d’eau en bouteille [3,8 litres environ, ndlr], un habitant de la ville peut acheter 1000 gallons d’eau du robinet".

De leur côté, les fabricants de bouteilles d’eau haussent le ton. L’Association internationale de l’eau en bouteille (IBWA) met en avant l’utilisation de matériaux biodégradables et les efforts de recyclage.

De ce côté-ci de l’Atlantique, l’Ademe a publié en janvier 2007 une note intéressante, qui relativise l’impact de ces efforts et souligne que "l’eau potable au robinet est 100 à 1000 fois plus écologique que l’eau minérale en bouteille".

Sunday, July 29, 2007

Le lac Supérieur frôle son niveau le plus bas

John Flesher
Associated Press
Marquette, Michigan

Alors que des chercheurs de l'université Michigan Tech mesurent le niveau de dioxyde de carbone dans le lac Supérieur afin de créer un modèle pour prédire l'impact de son réchauffement, la population environnante s'inquiète tout autant des nombreux changements qui touchent le plus grand et le plus froid des Grands Lacs.

Le lac Supérieur, dont la superficie surpasse celle du Nouveau-Brunswick, est le plus grand lac d'eau douce au monde. Il est assez volumineux pour contenir tous les autres Grands Lacs et trois autres lacs Erié. Il contient près de 20 pour cent de l'eau douce en surface de la planète. Toutefois son niveau vient d'attendre un plancher de huit décennies et il devrait établir un record cet automne s'il baisse de 7,6 centimètres comme prévu. Sa température moyenne a augmenté de 2,5 degrés Celsius depuis 1979, comparativement à 1,5 degré Celsius pour l'air de la région.

Pour le lac créé par la fonte des glaciers après l'ère glaciaire et qui reste toujours frais, il s'agit d'une augmentation considérable. Une bouée météorologique dans la partie ouest du lac a récemment enregistré une température de 24 degrés Celsius, la température la plus chaude jamais enregistrée dans ce lac, selon Jay Austin, un professeur adjoint à l'université du Minnesota.

Le niveau des eaux a diminué dans les autres Grands Lacs depuis la fin des années 1990, mais la rapidité des changements dans le lac Supérieur trouble les chercheurs: il a perdu plus de 30 centimètres en un an et les rivages sont plus larges de dizaines de mètres.

Si les baigneurs peuvent ainsi profiter de plages plus grandes, les fonds boueux sont exposés à l'air et la végétation souffre.

Dan Arsenault, un résidant de Sault-Sainte-Marie, au Michigan, n'a jamais vu l'eau aussi basse. Ses filles jouent dans la boue, là où il avait de l'eau à la taille il y a quelques années. Les cordes qui délimitaient les zones de baignade se retrouvent maintenant sur un sol humide.

Avec une profondeur moyenne de 147 mètres et maximale de 406 mètres, le lac Supérieur a toujours beaucoup d'eau et demeure le plus profond des Grands Lacs, mais, le long de la côte, plusieurs mouillages et marinas sont devenus inaccessibles aux bateaux.

Ainsi, le service de traversier entre Grand Portage, au Minnesota, et le parc national de l'Isle royale a été réduit parce qu'un des bateaux ne pouvaient plus se rendre au quai.

Les populations de perches, de dorés et d'achigans à petite bouche s'éloignent aussi des côtes en raison de la température plus élevée de l'eau, ce qui nuit à la pêche et au tourisme.

Les bateaux doivent aussi transporter moins de marchandise pour être plus léger dans les eaux moins profondes, ce qui entraîne des pertes de millions de dollars.

Les précipitations ont aussi diminué depuis les années 1970 dans le secteur supérieur des Grands Lacs. Elles ont été de 15 centimètres sous la normale l'an dernier dans le bassin hydrologique du lac Supérieur. En plus, l'évaporation est plus élevée parce que les hivers plus doux réduisent la couverture glaciaire hivernale.

Les causes de cette diminution du niveau du lac demeurent nébuleuses. Le professeur Noel Urban, de Michigan Tech, estime que des changements climatiques à long terme et des facteurs météorologiques à court terme y contribue.

Il s'inquiète toutefois davantage des effets que des causes. Il cherche à découvrir, en mesurant le niveau de dioxyde de carbone, comment l'écosystème répondra.

«Ca pourra être excellent pour la pêche ou la pêche pourrait disparaître», a-t-il noté.

Il croit que ses recherches pourront aider à mieux gérer la situation. «Nous réagissons toujours à ce qui arrive au lieu de prévoir, a dit M. Urban.

Aussi longtemps que nous ne comprendrons pas bien le fonctionnement de base du lac, nous ne pourrons pas dire si le réchauffement est vraiment inquiétant.»

Thursday, July 26, 2007

Nucléaire pour désaliniser l'eau: un "subterfuge"

PARIS - La fourniture à la Libye d'un réacteur nucléaire pour permettre à ce pays de désaliniser de l'eau de mer est un "subterfuge", et il serait "bien plus efficace et bien moins cher" d'utiliser pour cela l'énergie solaire, a estimé jeudi dans un communiqué le réseau d'associations "Sortir du Nucléaire".

"Sous prétexte d'aider la Libye à réintégrer le concert des nations, le président français vient de signer un accord pour livrer un réacteur nucléaire au dictateur libyen Kadhafi", s'indigne le réseau écologiste. ""M. Kadhafi n'a que faire de l'eau, son objectif est d'accéder à des technologies nucléaires", souligne le réseau.

"La Libye est très largement auto-suffisante en énergie puisqu'elle regorge de pétrole. Et si elle souhaite se diversifier, elle doit logiquement privilégier l'énergie solaire : l'ensoleillement du pays tout au long de l'année est remarquable", observe l'association.

Pour Sortir du nucléaire, il ne fait pas de doute que "nucléaire civil et militaire sont indissociables", et que "livrer du nucléaire civil à la Libye reviendrait à aider ce pays à accéder tôt ou tard à l'arme atomique".

Le réseau anti-nucléaire avait tiré la sonnette d'alarme mardi, soupçonnant le président de la République Nicolas Sarkozy de se livrer à "un troc nucléaire" en échange des infirmières bulgares.

Nicolas Sarkozy avait pour sa part assuré lors d'une conférence de presse à l'Elysée le même jour qu'il n'avait "absolument pas été question" d'un quelconque accord dans le domaine nucléaire.

La Libye et la France ont signé en mars 2006 à Tripoli un protocole d'accord sur la recherche nucléaire civile, le premier du genre depuis l'annonce par le dirigeant libyen en 2003 de sa décision de renoncer à son programme d'armes de destruction massive.

Ce protocole porte sur les recherches et l'utilisation de la technologie nucléaire dans le domaine civil : médical, eau, agriculture.

(©AFP / 26 juillet 2007 09h56)

Changements climatiques : inondations en Grande Bretagne

Environ 350 000 personnes sont privées d'eau potable dans l'ouest de la Grande-Bretagne depuis que des inondations, les pires depuis 60 ans, ont touché le pays, dimanche dernier. Selon les autorités, la situation pourrait durer encore deux semaines.

Pour secourir les personnes privées d'eau potable, l'armée britannique a lancé une vaste opération de distribution d'eau.

Chaque jour, 3 millions de bouteilles sont acheminées vers la région du Gloucestershire, et des centaines de camions-citernes sont venus en renfort.

Plusieurs inondations ont touché la Grande-Bretagne depuis dimanche et ont forcé l'évacuation de centaines de résidents. Selon la police, environ 10 000 maisons ont été inondées ou sont à risque. Le week-end dernier, l'armée de l'air britannique a été contrainte de lancer une opération décrite comme « sans précédent en temps de paix ».

Les autorités britanniques craignent maintenant que le centre et l'ouest du pays ne soient touchés à leur tour par des inondations.

Les autorités s'attendent à ce que les villes de Reading et de Windsor soient frappées d'ici une trentaine d'heures, au fur et à mesure que le surplus d'eau se déplacera le long de la Tamise.

La situation devrait par contre se rétablir lentement à Oxford, où l'eau a atteint son maximum au cours de la nuit de mardi à mercredi. L'agence de l'Environnement ne s'attend pas à ce que la ville subisse d'autres inondations. Les pompiers ont cependant bloqué quelques rues mercredi et une centaine de personnes ont été évacuées de leur domicile.

L'agence a maintenu toute une série d'alertes pour risque élevé d'inondation et la ministre de l'Environnement, Hilary Benn, a précisé qu'en raison des pluies intermittentes qui tombent toujours sur le pays, l'état d'urgence ne devrait pas être levé.

Radio Canada
http://www.radio-canada.ca/


Wednesday, July 25, 2007

Inde : Suez inaugure la 2e plus grande usine en eau potable du pays

Degrémont, la plateforme de développement de Suez Environnement en Inde, annonce l'inauguration à Chennai de l'une des plus grandes usines d'eau potable du pays pour alimenter près de 4 millions de personnes.

Degrémont, filiale de Suez Environnement, a inauguré le 19 juillet, l’extension de la 2e plus grande usine de production d’eau potable d'Inde, à Chennai (ex-Madras), au sud-est du pays. Cette nouvelle usine produit 530.000 m³ d’eau potable par jour et alimente près de 4 millions d’habitants. Elle sera exploitée par Degrémont pendant sept ans.L'usine aura été construite en vingt-quatre mois pour un montant global de 25,2 millions d’euros. Elle a été financée par l’Etat français à hauteur 6,6 millions d’euros et par la Tamil Nadu Urban Finance and Infrastructure Development Corporation, un fond de développement du gouvernement indien, pour plus de 18,7 millions d’euros. "Pour répondre aux besoins croissants de la population de Chennai, l’autorité Chennai Metro Water Supply and Sewerage Board avait confié, en mai 2005, à Degrémont, spécialiste mondial des usines de traitement d’eau, un contrat portant sur la conception, la construction et l’exploitation d’une usine de production", précise le groupe, dans un communiqué. Entièrement automatisée, l'usine est gérée avec un système Scada (système de contrôle et d'acquisition de données automatiques) qui permet de repérer sur un plan relié à un réseau de capteurs tout incident et d'y répondre au plus vite.

Présent dans le pays depuis 1954, Degrémont a assuré la conception, la construction et l’exploitation de nombreuses usines d’eau potable et stations d’épuration, dont les usines d’eau potable de Bombay alimentant 11 millions d’habitants, Bangalore (1,5 million d’habitants), et plus récemment celle de Delhi (3,5 millions d’habitants).

Indeinfos
redaction@indeinfos.com

Monday, July 23, 2007

Algues bleues : 64 lacs et rivières sont contaminés au Québec

Selon la presse canadienne, les algues bleues ne cessent de croître dans les étendues d’eau du Québec. Jusqu’à ce jour, 64 lacs et rivières sont affectés par la contamination des algues bleues. 6 lacs sont entièrement contaminés. 10 plages sont fermées. 87 avis de santé publique et de mises en garde ont été émis, dont 10 de non consommation d’eau. La situation ne cesse de se détériorer...

Les algues bleues toxiques prolifèrent comme jamais dans les lacs du Québec, au point de constituer une année record selon le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs.

En cas d'ingestion d'eau contaminée, les algue bleues et les toxines qu'elles produisent peuvent provoquer des maux de ventre, des diarrhées, des vomissements ou des nausées. Un contact direct avec de l'eau anormalement colorée peut produire des irritations de la peau, du nez, de la gorge ou des yeux.


Saturday, July 21, 2007

Qualité de l’eau : Le ministre reste ferme

Le ministre de l’Agriculture n’a pas fait dans la complaisance, hier, en s’adressant aux agriculteurs bretons sur la qualité de l’eau. Pour retrouver la confiance de Bruxelles et éviter le pire, ils devront s’engager sans attendre et de façon volontaire dans le plan drastique proposé par l’État.

Dans les Côtes-d’Armor le matin et dans le Finistère l’après-midi, Michel Barnier a visité des exploitations laitières et porcines implantées sur deux des neuf bassins-versants en contentieux, où les nitrates sont excédentaires. « La France a approuvé, avec les autres États-membres, la directive nitrates en 1975, nous sommes au pied du mur, a-t-il martelé. Il n’est pas possible de remettre le plan en cause, il va falloir chercher des adaptations pour le rendre le plus acceptable possible ».

Un dossier chaud Le dossier est chaud. Le ministre s’est rendu compte dans l’exploitation d’Yves et Claudie Le Roy, à Ploudaniel, que le monde agricole, paysans comme les responsables de groupements et d’entreprises agroalimentaires, est inquiet, que la tension monte. Le combat de la pollution de l’eau par les nitrates oppose Bruxelles à la Bretagne depuis 15 ans. En juin dernier, la Commission européenne a décidé de saisir la Cour de justice européenne. La Commission demande d’infliger à la France une amende de plus de 28 millions d’euros, assortie d’astreintes journalières de 117.882 €. Pour éviter cette solution extrême, la France a prévu des mesures radicales passant par la limitation de la fertilisation azotée, accompagnée, dans les quatre bassins versants les plus dégradés, d’une réduction de cheptel. Dans ces bassins, l’État prévoit en outre, de suspendre les prises d’eau.

Éviter la saisine de la Cour de justice Yves Le Roy, 46 ans, a expliqué, chiffres en main, qu’il a investi depuis 1998 quelque 41.800 € pour l’environnement, et que son exploitation est aux normes. Les nouvelles mesures se traduiraient par un coût annuel de 19.300 € pour la construction d’une station de traitement du lisier et de 2.430 € de charges supplémentaires pour le système fourrager. « Le revenu annuel de notre couple passerait de 40.000 € à 20.000 €, nous aurions le choix entre supprimer l’une des deux productions, de se séparer d’un salarié, de l’un de nous deux, ou bien d’arrêter notre activité ».

Michel Barnier, qui se rendra prochainement à Bruxelles, demande d’abord aux agriculteurs de s’engager dans le plan. « La Commission va décider en septembre de saisir ou non la Cour européenne de justice, vous devez leur montrer votre volonté d’aller au bout des efforts déjà engagés », a souligné le ministre. Le plan de mesures deviendra obligatoire dès janvier 2008, mais si la commission ne saisit pas la Cour européenne de justice, la France ne se verra pas infliger les lourdes sanctions financières. Elle pourra accompagner plus efficacement les agriculteurs dans l’application, espérée plus adaptée, du plan. Mais tout ceci n’est encore qu’hypothèse.

Article paru dans Letélégramme.com


Friday, July 20, 2007

Greenpeace cherche des volontaires pour poser nus sur un glacier

GENEVE (AFP) - Greenpeace a annoncé mercredi être à la recherche de quelques centaines de personnes acceptant de poser nues sur un glacier des Alpes suisses pour le photographe Spencer Tunick en faveur d'une campagne sur le réchauffement climatique.

Connu pour ses photographies spectaculaires de foules nues mises en scène dans des lieux publics, Spencer Tunick s'est associé à l'organisation écologiste pour attirer l'attention du public sur la fonte des glaciers.

Selon Greenpeace, "l'installation symbolise la vulnérabilité des glaciers et la fragilité du corps humain".

"Les photos de cette installation doivent émouvoir la population et la motiver à agir maintenant contre les changements climatiques", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Pour Markus Alleman, directeur de la campagne de Greenpeace Suisse, "il est temps de remuer les émotions des gens".

"Même si les faits sont clairs, ils ne le sont apparemment pas suffisamment pour faire agir les décideurs", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Dans ses précédentes oeuvres, Spencer Tunick a choisi de faire poser ses modèles devant la Biennale à Lyon (2005), sur un pont à Cleveland (Ohio) ou dans une station de métro à New York (2003).
E
nviron 18.000 personnes nues ont posé pour ce photographe américain sur la place Zocalo de Mexico en mai dernier.

La séance de photo sur le glacier est prévue les 18 et 19 août dans un lieu tenu encore secret.

Monday, July 16, 2007

Un Britannique nage au Pôle Nord pour défendre l'environnement

STOCKHOLM (AFP) - L'explorateur et nageur britannique Lewis Gordon Pugh, 37 ans, a annoncé dimanche avoir nagé dans les eaux glacées du Pôle Nord, une performance destinée à éveiller les consciences sur le réchauffement de la planète et la fonte des glaces.

Le sportif a publié un communiqué dans lequel il dit avoir parcouru un kilomètre à la nage en 18 minutes et 50 secondes dans une eau à - 1,8 degrés celsius, l'eau la plus froide dans laquelle un homme ait jamais nagé.

"J'espère que mon initiative va pousser les dirigeants de ce monde à prendre en considération les changements climatiques", a déclaré M. Pugh, cité dans le communiqué.
"Les décisions qu'ils prendront au cours des prochaines années détermineront la biodiversité de notre monde. Je veux que mes enfants et leurs enfants sachent que des ours polaires vivent toujours dans l'Arctique", a-t-il ajouté.

Le sportif s'est dit "exalté d'avoir réussi avec succès ce défi" tout en soulignant que cette expérience était à la fois un "triomphe et une tragédie".
"Un triomphe d'avoir pu nager dans des conditions aussi difficiles, mais une tragédie que cela soit possible au Pôle Nord", a-t-il relevé.

Cette performance n'a pu être possible en effet qu'en raison du réchauffement climatique.
"Depuis les années 80 et 90, la glace de l'Arctique a fondu et on trouve désormais de l'eau ici et là", a déclaré à l'AFP Ralf Döscher, océanographe à l'institut suédois de météorologie.
"Ce genre de trous dans la glace vont devenir bien plus fréquents à l'avenir", a-t-il ajouté.

Lewis Gordon Pugh est l'un des seuls sportif à avoir réussi à nager sur de longues distances sur chacun des cinq continents. En 2004, il avait réussi à effectuer 204 kilomètres le long du Sognefjord, le plus long fjord de Norvège.

Friday, July 13, 2007

Lutte anti nitrates : l'échec français

Plus de trente années se sont écoulées depuis la première réglementation sur les nitrates de 1975 et on ne peut pas dire que la France soit restée inactive. Programmes de lutte, contrats de rivières, circulaires ministérielles et préfectorales, colloques sur la fertilisation raisonnée, tout y est passé.

Très polluée, la Bretagne a même eu droit à un traitement de faveur. Elle a bénéficié d'un premier programme Bretagne eau pure, puis d'un deuxième, ainsi que d'un plan de développement pour une agriculture pérenne, sans oublier le programme de maîtrise des pollutions agricoles suivi du programme de maîtrise des pollutions liées aux effluents d'élevage, mais rien n'y a fait.

Malgré les 500 millions d'euros engloutis pour cette seule région, la France se retrouve aujourd'hui sous la menace de la Cour de justice européenne, accusée de ne pas avoir fait le nécessaire pour diminuer les concentrations des rivières en nitrates.

« Ce n'est pas le temps qui a manqué, soupire Gilles Huet, délégué régional d'Eau et Rivières de Bretagne, l'association qui avait porté plainte dès 1992. La France a été sanctionnée une première fois en 2001 mais a obtenu un sursis. Depuis, nous avons constamment alerté les pouvoirs publics. La nouvelle saisine de la Cour de justice par la Commission européenne est tout sauf une surprise. »

Article paru dans Que Choisir - Avril 2007

Thursday, July 12, 2007

Congo-Kinshasa: Bukavu, les enfants vendent de l'eau contre du manioc

Le Potentiel (Kinshasa)
4 Juillet 2007Publié sur le web le 4 Juillet 2007
Kinshasa

A Bukavu, sur les marchés, des enfants troquent de l'eau contre du manioc pour nourrir leur famille. Une vie très précaire que tente de changer une Ong en les sortant de la rue pour l'école
«Mayi muhogo, mayi muhogo », (traduisez : de l'eau contre une cossette de manioc ). Ainsi s'égosillent en swahili toute la journée, des enfants en guenilles pour couvrir le brouhaha du marché du beach Muhanzi situé au bord du lac Kivu, à Bukavu à l'Est de la République démocratique du Congo.

Transportant des bidons de 3 et 5 litres d'eau sur la tête et tenant de petits gobelets à la main, ces enfants dont l'âge varie entre 8 et 16 ans, troquent de l'eau «potable» contre une ou deux cossettes de manioc, ou contre 10 Fc (0,02 $). Les vendeurs de manioc qui débarquent au port lacustre sont leurs clients de prédilection.

Déchargeant ses sacs d'une pirogue, une femme appelle l'un d'eux et d'un trait avale trois gobelets d'eau. «Je ne peux ouvrir tout de suite mes sacs, lui dit-t-elle en s'essuyant le front avec son pagne plein de farine. Repasse tantôt retirer quelques cossettes. D'ailleurs, ton eau est chaude » La quittant d'un pas alerte, le gamin accourt vers une autre embarcation en train d'accoster.

CINQ KILOS DE MANIOC PAR JOUR

Des centaines d'enfants vivent ainsi de ce système de troc à Bukavu, qui est courant dans bien de marchés de la ville. Selon Fernando Nkana, coordinateur de la fondation Solidarité des hommes, une association de défense des droits de l'enfant et de démobilisation d'ex-combattants, ces enfants proviennent essentiellement des familles en dislocation ou des familles d'accueil. Ils échangent l'eau contre des vivres (manioc, bananes, patates) pour aider à la survie des ménages. Le président du marché central de Kadutu, Bahati Mabanga, vit cette situation depuis les années 1990. Il explique que ces petits débrouillards sont plus nombreux dans les marchés entre les mois de juin et juillet, pendant la saison sèche. Durant cette période, en effet, il fait particulièrement chaud et il ne pleut pas. La ville devient alors poussiéreuse et les marchands prennent beaucoup d'eau.

Pour étancher leur soif, les enfants vont chaque matin chercher gratuitement de l'eau à l'Institut supérieur de développement rural (ISDR) de Bukavu, à 2 km du beach Muhanzi. A défaut, ils font le plein de leurs jerricanes à la fontaine du marché. Là, ils déboursent 10 Fc pour remplir un bidon, avant d'aller faire leur troc. «A la fin d'une journée, nous récoltons un à cinq kilos de cossettes de manioc», raconte Mwamini Furaha, 16 ans, qui habite Kaasha, un quartier de la périphérie de Bukavu.


ENFANTS A L'ECOLE, PAS DANS LA RUE

Pour alléger le dur labeur de ces enfants évalués à plus d'un millier à Bukavu, Natalina, une religieuse italienne de l'association Seigneur dans le monde, leur vient en aide. «Je paie, cette année, les frais scolaires pour 240 anciens 'Mayi muhogo' qui ont quitté les marchés des quartiers Bagira, Ciriri et Chai. Je suis en train de mener des enquêtes pour faire la même chose pour ceux des marchés de Kadutu et Panzi», explique-t-elle. Cette religieuse travaille avec des étudiants stagiaires des universités de la place pour mener des enquêtes sur la situation des enfants vendeurs d'eau, en vue de les remettre à l'école.

Syfia/LP

Wednesday, July 11, 2007

France : les eaux souterraines contaminées par l'agriculture intensive

Selon une étude menée par l'association Que Choisir,
"Ce n'est plus un problème, c'est une catastrophe ! "

Les eaux souterraines, qui fournissent 60 % de l'eau potable, sont polluées et le seront encore en 2015, d'après les études menées par les agences de l'eau. Une carte de France tirée de leurs états des lieux respectifs le démontre. Les responsables de cette dégradation ? Les nitrates et les pesticides.

Quant au coupable, il est connu et identifié par les agences, c'est l'agriculture intensive (grandes cultures et élevages). « La quasi-totalité des nappes du bassin présente un risque de non-atteinte du bon état en 2015, en raison d'un état actuel mauvais accompagné d'une tendance à l'aggravation quasi systématique, explique l'agence de l'eau Seine-Normandie. (...) Les teneurs en nitrates et pesticides dans les eaux souterraines ne cessent d'augmenter et l'abandon de captages est devenu régulier chaque année. (...)

Seules les nappes peu concernées par l'agriculture intensive sont épargnées. » En Adour-Garonne, « les nappes profondes sont affectées par les prélèvements excessifs mais les nappes libres par les pollutions diffuses, surtout nitrates et pesticides ». Loire-Bretagne confirme : « Nitrates et pesticides se partagent les causes d'altération. »

Sur la photo, un épandage d'engrais ou de pesticide en Loire Atlantique...
Copyright Ifremer, O. Barbaroux

Tuesday, July 10, 2007

La Californie doit consommer moins d'eau.

En raison de la sécheresse qui affecte toute la Californie du sud, ses habitants - au nombre de 20 millions, ont été priés de réduire leur consommation d'eau.

Près de 70% de l'eau potable est utilisée pour arroser les pelouses et les plantes des particuliers, une aberration dans un climat désertique et compte tenu des changements climatiques.

En effet, les précipitations qui ont été enregistrées depuis le 1er juillet 2006 au centre ville de Los Angeles sont près de cinq fois moins que la moyenne habituellement enregistrée.

« C'est du jamais vu! explique Bill Patzert, climatologue au Jet Propulsion Laboratory à Pasadena, près de Los Angeles. Nous vivons l'année la plus sèche depuis que les données ont commencé à être compilées, il y a 130 ans. »

Selon M. Patzert, la végétation manque d'eau à un point tel que les données enregistrées ces jours-ci sont habituellement observées à la fin du mois d'août. « La prochaine averse n'aura sans doute pas lieu avant octobre ou novembre. C'est donc dire que les prochains mois seront extrêmement propices aux feux de forêt. »
Pour Ron Bell, porte-parole des pompiers de Burbank, près de Los Angeles, la sécheresse fait grimper les risques d'incendie. « Nous n'avons jamais rien vu de tel, dit-il. Les parcs et les montagnes entourant Los Angeles sont secs, et les feux peuvent devenir rapidement hors de contrôle. La saison des feux va être plus grosse et plus dévastatrice que jamais. »

Dans cet Etat où surabondent piscines et greens de golf, les autorités envisagent de prendre des mesures contraignantes pour forcer les habitants à réduire leur consommation d'eau. Pour le moment, il leur est demandé d'économiser environ 10% de leur consommation d'eau par jour, soit l'équivalent de 76 litres.

Nul doute qu'avec les bouleversements climatiques que connaît le Sud-Ouest américain, ces décisions devront être accompagnées de mesures drastiques pour pallier les effets de la sècheresse.

Monday, July 09, 2007

VEOLIA EAU choisi pour construire l'une des plus grandes usines de dessalement au monde, en Arabie Saoudite

VEOLIA EAU choisi pour construire l'une des plus grandes usines de dessalement au monde, en Arabie Saoudite

PARIS--(BUSINESS WIRE)--Regulatory News:

Veolia (Paris:VIE) Eau Solutions & Technologies, via sa filiale SIDEM (Veolia WST-Sidem), le spécialiste du dessalement thermique, a été choisi pour la conception et la construction en Arabie Saoudite d’une des plus grandes installations de dessalement au monde. D’importance nationale, l’usine produira 800 000 m3/jour d’eau dessalée pour la ville industrielle de Jubail et la province orientale de l’Arabie Saoudite, une région désertique devant faire face à des projets d’industrialisation massive et à une démographie croissante.

Le contrat d’environ 945 millions de dollars US (702 millions d’euros) pour la part revenant à Veolia Eau, concerne la conception et la construction de l’usine de dessalement par Veolia WST-Sidem. Celle-ci constitue l’une des composantes clés du projet de production d’eau et d’électricité (IWPP), mené par la Power and Water Utility Company for Jubail and Yanbu (MARAFIQ) en Arabie Saoudite.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme d’expansion à long terme des capacités saoudiennes de production d’eau dans la province orientale du pays.

Le projet, dont la livraison est prévue pour 2010, permettra d’alimenter en eau et électricité la population croissante de la province orientale de l’Arabie Saoudite, pays qui détient les plus grandes réserves mondiales de pétrole...

Extrait du Communiqué de presse de Veolia publié sur :

Sunday, July 08, 2007

Les surfeurs inquiets de la qualité de l'eau

Si l'on appliquait dès aujourd'hui les normes de qualité des eaux de baignade qui entreront en vigueur en 2015, 33 plages du littoral français devraient être fermées. Et 20 % seraient déclassées en vertu de ces futurs critères.

Telle est la conclusion d'une simulation réalisée par la Surfrider Foundation Europe, créée en 1990 par le champion de surf californien Tom Curren, et qui oeuvre à la protection du littoral. Dans une synthèse portant sur 1 501 plages françaises, l'association constate que 2 % d'entre elles (33 sites) ne respectent pas les normes de la directive européenne qui s'appliqueront dans huit ans. Selon les critères actuels, 7 plages doivent être fermées.

Selon la Surfrider Foundation, les plages classées aujourd'hui en "bonne qualité" diminueraient de moitié, passant de 439 à 215, mais 76 plages supplémentaires seraient classées en qualité "excellente", du fait de critères moins stricts concernant la bactérie E. coli. L'étude n'est cependant pas exhaustive. Les données concernant les départements du Var, de l'Aude, des Alpes-Maritimes, de La Réunion et de la Guyane n'ont pu être récupérées.

Hervé Morin, Le Monde
Article paru dans l'édition du 08.07.07.




Saturday, July 07, 2007

A qui profite l'eau française?

Caroline Idoux , journaliste scientifique pointe les dysfonctionnements du cycle de l’eau potable en France, notamment les écarts de prix observés d’une région à l’autre.

Le service de distribution d’eau comme celui de son traitement ne sont pas du tout uniformes en France et toutes les communes ne prennent pas les mêmes mesures et n’ont pas affaire à la même eau.
Depuis fin 2005, elles ont d’ailleurs pour obligation de trouver elles-mêmes une solution au traitement des eaux usées. C’est ici que la part du privé intervient pour le plus grand nombre. Le ministère de l’Ecologie et du développement durable a démontré que l’eau était 34% plus élevé quand sa gestion était confiée à des entreprises privées sur des communes de moins de 10 000 habitants.

Pourquoi un tel écart ? Avant tout parce qu’il est évident qu’une entreprise privée de gestion de l’eau n’est pas une œuvre de charité et qu’elle est là, et c’est somme toute assez compréhensif, pour faire des profits. Ensuite, gérer l’eau n’est pas une mince affaire et les sanctions pénales peuvent décourager plus d’un maire de mettre en place une politique en interne alors qu’à sa porte frappe trois géants de l’eau en France, reconnus pour leur savoir-faire, et à qui il est bien souvent plus facile de confier le bébé ! Jusqu’à présent, ces régies privées étaient plus sereines et pouvaient gérer l’eau un peu comme bon leur semblaient tant que personne ne tombait malade !

Mais aujourd’hui le consommateur est devenu curieux et la première association à dénoncer le prix (abusif) de l’eau en France est l’UFC-Que Choisir. En 2006, elle a fait apparaître des injustices inexplicables et inexpliquées pour la plupart démontrant par exemple, que l’eau distribuée à Lyon serait 1,7 fois plus chère que son prix de revient. Ce rapport monte à 2,5 en Île-de-France. Là où l’on demande plus de clarté et de limpidité aujourd’hui, c’est sur la possible surfacturation des services et surtout l’opacité des comptes rendus annuels, devenus obligatoires mais qui ont une forte propension à rester, volontairement ou pas, opaques.

En réalité, le marché des services de l’eau en France représente la première éco-industrie du pays. Doit-on pour autant en faire un produit de consommation gratuit ? Personne à ce jour n’a la réponse. Mais n’oublions pas que d’ici à 2015, le marché potentiel de l’eau sera de 180 milliards de dollars par an, contre 80 aujourd’hui. Soyons honnête, il n’est pas vraiment question de gratuité mais de services publics sans but lucratif. Une eau échappe pourtant à ce schéma, c’est celle mise en bouteille qui représentait déjà en 2004 un marché de 148 milliards de litres distribués. Cette consommation augmente en moyenne de 12% par an.

Une autre histoire d’eau lucrative.

Source : La rédaction pro-environnement , vendredi 1 juin 2007 - 16:07



Wednesday, July 04, 2007

Face à la sécheresse, une meilleure gestion de l'eau s'impose

L'humanité sera confrontée à l'avenir à des sécheresses plus fréquentes, plus longues et plus sévères. Or, les populations et les autorités concernées n'y sont pas préparées, ou très mal, à tel point qu'elles connaissent déjà de grandes difficultés à faire face aux pénuries actuelles. Une meilleure anticipation et une gestion plus rationnelle des ressources en eau permettraient pourtant d'en limiter les impacts.

Tels sont les principaux constats livrés par les participants au premier Forum international sur la sécheresse, qui s'est achevé mercredi 20 juin à Séville. Le Forum, qui rassemblait des gestionnaires de l'eau venus du monde entier, était organisé par le ministère espagnol de l'environnement, la région Andalousie, et l'exposition universelle de Saragosse, qui aura lieu, en 2008, autour du thème de l'eau.

L'Espagne, régulièrement touchée par des pénuries, visait plusieurs objectifs en organisant cette rencontre : démontrer l'importance politique accordée au sujet ; mettre en valeur les progrès accomplis récemment et tenter de se poser en référence. "Pendant longtemps, nous pensions pouvoir prélever de l'eau sans aucune limite, et nous allions droit à la catastrophe, a expliqué Joan Corominas, le président de l'Agence de l'eau andalouse. Pendant la grande sécheresse des années 1990, nous avons vécu une véritable psychose : nous avons même envisagé d'évacuer les régions touchées. Nous avons été forcés de reconsidérer toutes les facettes de notre politique de l'eau."

Pour faire face, toutes les régions du monde n'en sont pas au même point. Les pays riches disposent d'infrastructures (barrages, retenues, canaux, etc.) qui leur permettent de mieux gérer le manque de pluies. "Il y a deux mondes, résume Jaime Palop, directeur de l'eau au ministère espagnol de l'environnement. Le nôtre, dans lequel le manque d'eau réduit la qualité de vie et entame la compétitivité économique ; et le monde en développement, où, quand les pluies cessent, les populations meurent de faim."

Malgré ce décalage entre pays riches et pauvres, tous devront faire face à des défis communs. "Dans la région du lac Tchad, à cause du manque d'eau, les sols et les rives du lac s'érodent, la productivité des sols décline, explique Sani Adamu, de la commission de gestion du bassin du lac Tchad. Les conflits pour l'accès à l'eau se multiplient, la pauvreté augmente."


"UNE ZONE D'INCERTITUDE"

L'humanité entre "dans une zone d'incertitude où les solutions du passé ne fonctionneront plus", indique Paul Reiter, directeur de l'Association internationale de l'eau. Les sociétés devront se tourner vers de nouvelles sources d'approvisionnement, comme le recyclage et le dessalement de l'eau de mer, mais d'abord économiser et améliorer une gestion de l'eau trop souvent anarchique, ont martelé les experts présents à Séville.

Quelques principes de base peuvent s'appliquer partout. Tout d'abord, connaître le fonctionnement du milieu naturel. Ensuite, protéger sa survie. "Nous avons progressé, a affirmé Cate Brown, du Centre de recherche sur l'eau d'Afrique du Sud. En dix ans, nous sommes passés d'un débat sur la nécessité de préserver un débit minimal dans le lit des rivières à un débat sur le volume de ce débit."

Autre impératif : arbitrer les priorités entre usagers et, si nécessaire, redéfinir les droits d'accès à l'eau entre urbains, ruraux, industriels et producteurs d'électricité, ce qui suppose de revenir sur des situations acquises. En moyenne, l'agriculture consomme 70 % de l'eau douce. Les marges de manoeuvre y sont donc importantes. "Pour inciter aux économies, il faut impérativement modifier le prix de l'eau, afin de refléter sa véritable valeur, et cesser de subventionner la culture de coton ou de riz dans des régions arides", affirme Larry Farwell, spécialisé dans la gestion de l'eau en Californie.

"En matière de partage de l'eau, il faut fixer des règles durables, claires et consensuelles, résume Salem Marzoug, de l'organisation de gestion du fleuve Sénégal. Tout doit être basé sur l'équité, afin que chacun ne mesure pas seulement les sacrifices qu'il consent, mais les bénéfices qu'il en tire."

L'application de restrictions en période de sécheresse peut aussi s'avérer délicate. Selon Stuart White, professeur à l'université de Sydney, ces périodes, traumatisantes pour les populations, doivent permettre de remettre en question les situations acquises et de définir de nouvelles règles de gestion de l'eau, afin de limiter les conflits à venir.


Tuesday, July 03, 2007

Haïti : guerre de l'eau à Cité Soleil

Le château d'eau suinte, dessinant des traînées sur le béton poreux. Quatre fois par semaine, à Cité Soleil, ces traces d'humidité sont le signe béni que la citerne est pleine. Au pied du réservoir, un badge officiel épinglé sur un faux maillot de Manchester, Jean-Béliard Dutes, 60 ans, ouvre une à une les vannes avant que le contenu sous pression ne lui dégringole sur la tête.

La distribution commence. Plus vive que l'eau, la nouvelle se propage dans le plus grand bidonville de Port-au-Prince. Dans ce lieu d'inhumanité, s'entassent les pauvres parmi les pauvres d'Haïti, un pays où 80 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. Ici, entre la mer des Caraïbes et la Nationale 1, ont échoué ceux qui touchent le fond de la misère.
Boire, cuisiner, se laver peut-être... De l'amoncellement des tôles surchauffées, de l'entrelacs des venelles insalubres, les femmes sortent avec des récipients.

Quelques minutes plus tard, l'eau potable jaillit des 53 fontaines dispersées dans le ghetto. Derrière un abri grillagé, ouvrant et fermant les robinets, des préposés tentent de gérer la bousculade, de maîtriser les joutes verbales et parfois physiques. Il faudra deux heures à peine pour vider les 1 000 m 3 du château.

Mille mètres cubes et 53 points d'eau pour une population estimée entre 200 000 et 350 000 habitants. Dérisoire. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) estime à 6 litres la ration quotidienne par personne, soit trois fois moins que les minima de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais, à Cité Soleil, cette pénurie est un progrès. "Avant, nous pouvions rester deux ou trois mois sans eau", explique en créole Prosper Borgelin, dit "Gauché", 50 ans, un responsable de secteur.
L'eau a longtemps été contrôlée par les gangs, qui avaient mis le bidonville en coupe réglée. "Ils se partageaient les fontaines et percevaient une dîme", raconte Ugo Mora, délégué eau et assainissement du CICR. La société locale chargée de l'adduction n'osait plus s'aventurer dans ce coupe-gorge et, entre 2001 et 2006, n'a pas perçu le moindre centime de redevance.

Régulièrement, des fusillades éclataient pour le contrôle du précieux liquide. Jean-Béliard Dutes a manqué perdre un oeil dans un de ces règlements de comptes. "Des gens sont morts en allant simplement chercher de l'eau", explique Ugo Mora.

Arrivé en 2004, le CICR a dû négocier avec les caïds le droit de restaurer le réseau. Aujourd'hui encore, le comité doit composer avec les captages sauvages gérés par des hommes de main. Entre 150 et 200 bassins privés détournent une partie de cette manne et enrichissent des malfrats. Le prix officiel est de 2 centimes d'euro le "bokit" (environ 20 litres), cinq à dix fois moins qu'au marché noir.



Monday, July 02, 2007

Le WWF inquiet pour l’environnement avec le dessalement de l’eau de mer

Enlever le sel de l’eau de mer pour pallier aux pénuries d’eau potable dans le monde pourrait résulter sur une aggravation de la crise de l’environnement, d’après le WWF. Le dessalement , le filtrage et l’évaporation de l’eau de mer demandent en effet beaucoup d’énergie et impliquent des émissions significatives de gaz à effet de serre que les scientifiques considèrent comme étant un facteur de la diminution des provisions en eau fraîche, d’après le WWF.

L’Espagne, l’Arabie Saoudite, l’Australie et d’autres pays arides devraient ainsi selon le WWF compter davantage sur la conservation de l’eau et sur le recyclage et éviter les grands projets de dessalement dont on a montré les liens avec la pollution et les dommages sur les écosystèmes et l’environnement. Les inquiétudes à propos du réchauffement climatique qui pourrait accentuer la sécheresse et affecter les couches de glace et les glaciers, qui fournissent 69% des approvisionnements en eaux fraîches du monde, sont censées encourager les investissement dans la technologie de dessalement, alors même qu’elle pourrait être une menace pour l’environnement.

Certains agriculteurs ont utilisé l’eau, qui avait subit un processus de dessalement, pour faire pousser « des cultures ayant besoin d’eau dans des zones très sèches » d’après le WWF, une tendance non durable nécessitant de gros coûts en énergie : « il semble inconcevable que l’agriculture à base de dessalement soit économique ». « Les régions ont toujours de moyens plus rentables et meilleurs de s’approvisionner en eau qui sont moins risqués pour l’environnement » d’après les officiels du WWF.

Le WWF a estimé qu’il y avait plus de 10000 usines de dessalement dans le monde. Ce secteur semble susceptible de croître de façon exponentielle dans les prochaines années alors que les gouvernements cherchent des provisions en eau pour les zones arides des Etats-Unis, d’Inde, de Chine entre autres. La moitié des capacité de dessalement du monde sont situées dans le Golfe, où des nations produisant du pétrole utilisent le dessalement pour environ 60% de leurs besoins en eau.

Les villes australiennes ont aussi misées sur la technologie et l’Espagne a utilisé le dessalement de manière extensive pour soutenir le développement immobilier, l’agriculture et même les golfs, le long de sa côte méditerranéenne. L’ingénierie du dessalement à grande échelle pourrait aussi mettre en danger la vie marine d’après le WWF, qui a demandé des recherches plus avancées sur la tolérance des organismes marins et des écosystèmes à plus de salinité.

Alors que le dessalement de l’eau de mer pourrait avoir des impacts importants dans certains cas, tels que l’environnement avec l’eau saumâtre, le WWF affirme que les grosses usines devraient être approuvées seulement dans certaines circonstances où elles répondront à un réel besoin, et devront être construites et dirigées d’une manière qui minimisera les grands dommages pour l’environnement.

Sunday, July 01, 2007

Des palétuviers pour dessaler l'eau de mer

Sous les palétuviers que Romain Brouard, Fabien Cassisa et Vincent Torrent vont planter dans une serre au large de Shanghaï, il ne sera pas question d'aller gazouiller, comme le dit la chanson. Ces trois élèves, en seconde année de l'Ecole centrale de Paris, ont conçu un dispositif pour produire de l'eau potable en récupérant la rosée de ces arbres halophiles (adeptes des sols salés).

" Nous voulions utiliser l'eau de mer et la rosée du matin", expliquent les ingénieurs en herbe. Or les palétuviers, non seulement apprécient le sel, mais, en outre transpirent abondamment. Un hectare planté permettrait de récupérer 30 000 litres d'eau par jour. Ce qui suffirait à la consommation de 10 000 personnes, affirment les étudiants.

Un premier modèle réduit de leur système a été conçu au laboratoire du génie des procédés et des matériaux (LGPM) de l'Ecole centrale : un aquarium fermé, alimenté en eau de mer, reproduit la serre. Une aération proche du sol permet de renouveler le CO2 nécessaire à la vie des plantes. Une partie de l'eau transpirée est récupérée sur le couvercle (le futur toit de la serre) et sur les parois ; le reste est recueilli à l'aide d'un échangeur de chaleur entre l'air chaud et humide du lieu et une arrivée d'eau de mer.

Dominique Lerique, spécialiste de l'industrie du vivant, et François Fromard, chercheur au CNRS et spécialiste de la mangrove, ont chacun bénévolement aidé la jeune équipe à perfectionner le projet. Ils leur ont suggéré d'utiliser les palétuviers, qui ont un effet de dépollution reconnu, pour filtrer également des eaux usées.

La construction d'une unité pilote est déjà lancée. Deux des trois élèves apprennent le chinois. Après avoir été autorisés à interrompre leurs études durant un an, ils vont partir en septembre sur l'île de Chongming, au large de Shanghaï, où sera créée l'éco-ville de Dongtan (Le Monde du 17 avril), pour y construire leur prototype. Des contacts ont été pris avec des étudiants chinois de l'université Jiaotong.

Le coût du projet est estimé à 49 000 euros. Syntec-Ingenierie, qui vient de leur accorder le prix de l'ingénierie du futur dans la catégorie Industrie, va leur remettre un chèque de 1 500 euros. Et M. Lerique active désormais ses réseaux pour convaincre des entreprises de sponsoriser le projet.