Friday, October 19, 2007

L'éthanol menace les réserves d'eau douce

Une importante étude financée par le gouvernement américain affirme que l'explosion de la culture du maïs pour sa transformation en carburant menace les réserves d'eau douce aux États-Unis.

Au début de l'année, dans son discours sur l'état de l'Union, le président George W. Bush a émis le souhait que, d'ici 10 ans, la production d'éthanol atteigne 130 milliards de litres. C'est six fois plus qu'en 2006.

L'éthanol est obtenu à partir de plantes riches en sucre, le maïs principalement. Ces dernières années, l'industrie automobile en a fait l'un de ses principaux arguments écolos. En effet, l'éthanol contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Par contre, son effet sur la qualité de l'air est mitigé. La nouvelle étude dévoilée cette semaine jette un nouveau doute sur ce carburant controversé.

«Si l'augmentation projetée de l'utilisation du maïs pour la production d'éthanol se réalise, il y aura des dommages considérables à la qualité de l'eau et des problèmes d'approvisionnement pourraient survenir localement ou à l'échelle régionale», affirme dans un communiqué le National Research Council.

Le NRC est un organisme de recherche privé lié à l'Académie nationale des sciences des États-Unis. Cette recherche sur les biocarburants a été financée par l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA).

Pesticides et engrais

La culture du maïs est celle qui requiert le plus de pesticides et d'engrais, souligne le comité qui a rédigé le rapport. «La conversion des cultures vers le maïs entraînerait une hausse importante des épandages d'azote très soluble, qui pourrait migrer vers les puits d'eau potable et les rivières», ce qui aurait des «impacts significatifs sur la santé».

Pour répondre à la demande en eau du maïs destiné à la production d'éthanol dans les régions plus arides, le comité avance des solutions qui ne manqueront pas de soulever à leur tour la controverse. Par exemple, l'irrigation avec des eaux usées «biologiquement ou chimiquement impropres à l'irrigation des aliments». Ou la création de nouvelles variétés de maïs (OGM) qui exigent moins d'eau.

Le comité souligne aussi d'autres dangers, comme l'érosion causée par la culture traditionnelle du maïs. Ici, l'impact pourrait être réduit en changeant certaines pratiques. Les usines d'éthanol utilisent aussi beaucoup d'eau. Une raffinerie d'une capacité de 100 millions de gallons utilise autant d'eau qu'une ville de 5000 habitants. À ce rythme, d'ici 10 ans, l'industrie utilisera autant d'eau qu'une ville de près de 2 millions d'habitants.



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