A Madagascar, on dit joliment « l'oeil de l'eau » pour désigner une source car l'eau qui sourd de terre voit le ciel. Comme la riziculture est l'activité fondamentale dans ce pays, elle est entourée de nombreuses cérémonies, croyances et pratiques.
Ainsi, le travail dans les rizières de bas fond est interdit trois jours par semaine sinon les Dieux envoient la pluie avec la grêle qui détruirait le riz. Pareillement, c'est la géomancie qui décide du tracé des canaux d'irrigation afin qu'il ne soit pas défavorable à la communauté. Ce tracé est généralement donné par le trajet qu'emprunte... un zébu car c'est toujours celui qui le fatigue le moins.
De plus, la construction des canaux est basée sur des connaissances empiriques et on constate que, dès le XVIe siècle, les canaux passent là où les sols résistent le mieux pour la portance. « La part d'eau » du canal dépend du travail fourni par chacun et celle-ci est en fait un héritage des ancêtres et un moyen d'affirmer son identité et, pour la préserver, les parts d'eau ne se mélangent pas.
En règle générale, les canaux vont toujours tout droit pour bifurquer brusquement vers la parcelle à irriguer. Pour le géographe Hervé Rakoto, de l'Université de Poitiers, le réseau de canaux reproduit ainsi les « bonnes manières » locales car, quand on va voir quelqu'un, on n'aborde le sujet principal de la visite qu'à la dernière minute.
http://www.institutveoliaenvironnement.org/fr/cahiers/symbolique-eau/eau-civilisation/
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