La Jirama traite ses clients sur le même pied d'égalité. Mauvais payeur, la mairie d'Antananarivo se voit privée d'eau et d'électricité.
Une véritable électrocution. Pour Andry Rajoelina, nouveau maire de Tana, tous les voeux de bonne année semblent vains. A peine arrivé de Maurice où il a eu des promesses de collaboration, il tombe sur une mise en demeure de la Jirama. L'approvisionnement en eau et en électricité sera coupé dans les six arrondissements. Attéré, désemparé, Andry Rajoelina se rend à à l'évidence. « Cette coupure doit être liée à l'existence de factures impayées depuis des mois ». La Jirama le confirme. « Les dettes de la commune urbaine d'Anatananarivo envers la Jirama s'accumulent dans les agences d'Ambatonakanga, de Mahavoky et des 67 hectares. Elles se chiffrent à 1,4 milliards ariary pour la période de janvier 2006 à août 2007 », précise la responsable de la communication.Sans état d'âme, elle annonce la sanction appropriée à tout client véreux. « On doit procéder à une coupure progressive si les dettes ne sont pas apurées », souligne-t-elle. En haut de la hiérarchie, le langage est encore davantage infléxible.
L'odeur d'un coup bas
Dieudonné Raoelijaona, directeur général adjoint chargé de l'électricité enfonce le clou. « La Commune urbaine de Tana est un client comme un autre. La situation est devenue irréversible puisque nous lui avons donné un délai maximum pour qu'elle règle ses arriérés. Mais elle ne s'est pas manifestée » précise-t-il.La sentence est ainsi appliquée au nom de la continuité de la Commune. Andry Rajoelina a eu le tort de prendre le... train en marche et hérite du passif comme de l'actif de la CUA. C'était prévisible depuis la passation avec son prédécesseur. Le nouveau maire de Tana sent ainsi l'odeur d'un coup bas. « Il y a des bâtons dans les roues mais nous continuons à faire appel aux bonnes volontés. C'est la population qui pâtît de ses manoeuvres insensées et non pas la personne du maire » a-t-il lancé, hier, à Tsimbazaza lors de la cérémonie de présentation de voeux du personnel de la mairie. Les faits semblent lui donner raison. Aussi étrange que cela puisse paraître, la décision semble avoir été prise par dessus la tête du directeur général de la Jirama, Bernhard Rohman, revenu d'une mission à l'étranger. « Je descends à peine de l'avion. Je ne suis pas encore au courant de cette situation. Je vous donnerai des précisions ultérieurement » a-t-il déclaré au téléphone. L'avancée du TGV est ainsi semée d'embûches. Hier, dans certains quartiers de la capitale, des bornes fontaines ne fonctionnaient plus. Des usagers crient au scandale. « C'est un véritable sabotage » peste Jean Pierre, un vendeur de beignet à Analamahitsy qui doit faire quelques mètres de plus pour remplir un seau d'eau.Des rues n'étaient plus éclairées à l'image d'une partie du Boulevard de l'Europe où la sécurité est déjà précaire.
Hier, Andry Rajoelina et son staff ont tenu une réunion d'urgence pour tenter de trouver une solution provisoire. Pour le moment, aucune solution n'a été trouvée.
Article paru le 4/01/2008 sur L'express de Madagascar
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