Québec baigne dans un vaste réseau hydrologique comprenant le fleuve Saint-Laurent et quantité de rivières, de lacs et de bassins versants. La situation géographique de la capitale est un grand avantage pour devenir chef de file en matière d'eau.Le Soleil, Steve Deschênes
L’eau pourrait-elle devenir pour Québec ce qu’est l’informatique à Silicon Valley ? Pierre Moreau y croit. Il veut que l’or bleu soit le moteur d’un pôle industriel et de recherche de pointe, à l’image de l’optique-photonique, qui contribuerait à donner à la capitale « une envergure internationale de plus ».
La planète a soif. Selon les Nations unies, deux hommes sur trois seront menacés par une pénurie d’eau dès 2025. Québec pourrait être à la fine pointe de cet important défi écologique, estime le président de l’Université du Québec. « J’y crois beaucoup. »À preuve, l’eau fait partie des cinq priorités du réseau des neuf universités de l’UQ. Mais surtout parce que, dit M. Moreau, les avantages de Québec sont indéniables. Des avantages scientifiques d’abord avec le Centre Eau, Terre et Environnement de l’INRS, qui accueille des chercheurs de renommée internationale comme son directeur, Jean-Pierre Villeneuve. Géographiques ensuite : à mi-chemin entre les mondes urbain et rural, la capitale baigne dans un vaste réseau hydrologique comprenant le fleuve Saint-Laurent et quantité de rivières, de lacs et de bassins versants.
Institut de l’eau
Un premier projet d’Institut de l’eau a échoué en 2004, par manque de volonté politique. Mais l’intention affirmée de Saragosse de devenir la capitale mondiale de l’eau (voir autre texte) ravive l’intérêt pour le projet québécois.Pierre Moreau verrait très bien la création d’un réseau continental de « villes de l’eau » avec Saragosse en Europe, une autre ville en Asie et, bien sûr, Québec en Amérique du Nord. « Aussi bien s’asseoir avec des gens qui y croient », dit M. Moreau, qui organiserait volontiers une délégation pour discuter le coup en Espagne l’an prochain.
Bien qu’il soit déjà entouré de scientifiques et d’industriels, dont Pierre Lavallée de la firme d’ingénieurs BPR, M. Moreau sait que la démarche gagnerait en crédibilité si la région en faisait une priorité. Notamment par l’entremise de la démarche ACCORD du gouvernement du Québec pour la capitale nationale, lancée il y a deux semaines.
Le projet d’un Institut de l’eau a vu le jour en 2004, sous la houlette du maire Jean-Paul L’Allier, après l’adoption d’une politique nationale de l’eau, que le gouvernement du Québec laisse passablement sécher depuis, disent les écologistes.
Dans sa forme actuelle, Pierre Moreau verrait d’un bon œil l’établissement d’un Centre de démonstration des technologies de l’eau qui serait au cœur d’une mission de sensibilisation aux nouveaux problèmes et de diffusion des connaissances. Ne manque que le financement… et la volonté politique.
http://www.cyberpresse.ca/article/20070515/CPSOLEIL/70515006/6108/CPENVIRONNEMENT
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