AFP/ODD ANDERSENDes femmes transportent des bidons d'eau potable dans une rue de Chokwe, au nord de Maputo (Mozambique) en mars 2000.
Dans son rapport mondial 2006, publié jeudi 9 novembre, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) demande que la communauté internationale reconnaisse le droit fondamental de tout être humain à disposer d'au moins 20 litres d'eau potable par jour, gratuits pour les plus pauvres.
La volonté de l'organisation internationale de mettre, cette année, l'accent sur la crise hydrique est motivée par des chiffres alarmants : 1,1 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable et 2,6 milliards sont privées d'assainissement adéquat.
Les Objectifs du Millénaire adoptés en 2000 par les Nations Unies prévoient de réduire de moitié, d'ici 2015, le nombre de ceux qui sont privés d'eau potable et d'assainissement.
Mais en l'état actuel des politiques gouvernementales et des crédits débloqués, ces objectifs n'ont aucune chance d'être atteints, alors que "le monde ne manque pas d'eau", selon Kermal Dervis, administrateur du PNUD. Ce secteur n'est guère prioritaire dans les dépenses publiques des Etats qui lui consacrent moins de 0,5 % de leur PIB et préfèrent investir ailleurs. Ainsi, le budget militaire du Pakistan représente 47 fois celui de l'eau et de l'assainissement.
Pour faire des 20 litres d'eau potable quotidienne par personne un droit fondamental, le PNUD demande aux Etats de placer l'eau et l'assainissement en tête de leurs priorités et de leur consacrer au moins 1 % de leur PIB. Cela implique que "les flux de l'aide internationale (soient) pratiquement doublés, c'est-à-dire augmentés de 3,6 à 4 milliards de dollars chaque année", écrivent les auteurs.
Considérant que 90 % de la population mondiale vit dans 145 pays qui partagent leurs ressources hydriques avec d'autres pays, certains observateurs en ont conclu que des "guerres de l'eau" seront inévitables.
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